Salut j'ai de nouveau 16 ans et j'écris des textes chiants.

Je ne suis pas faite pour aimer.

J’ai beau réfléchir, ou c’est peut être ça le problème: je lègue trop à mon esprit ce que devrait seulement guider mon… coeur? Cette pompe organique étrange à laquelle on attribue un gouvernement idéal? Peut être est-cela la vie: un mouvement auquel se fier, juste une sensation d’effervescence en soi qu’il faut suivre. Peut être faut-il oublier nos tourments, nos angoisses et nos doutes et avancer les pensées fermées. Peut être. Mais voilà, l’effort est difficile: comment laisser son existence guidée par une chose si imprévisible, si absurde, si incohérente que ces sensations impalpables qui déambulent en nous? Comment lâcher prise face à des décisions qui engagent une partie considérable du cours de notre vie?

Je ne sais pas aimer. Je ne sais pas être aimée.

L’amour est un élan terrifiant. Bien trop malin pour vous demander votre avis, il vous arrache de vous même. Un instant, seulement quelques sourires suffisent. Et vous n’êtes plus vous-même. On a débranché quelques câbles de votre tableau de bord, et c’est le bordel. Un foutoir sentimental, émotionnel. Le peu d’ordre que vous avez mis tant de temps à installer se voit déraciné en un écho de voix. Tout devient nouveau, étranger, angoissant et à la fois bienveillant. Vous vous sentez agréablement en danger. Oui, tous vos repères ont déguerpi. Non pas qu’ils cherchent à vous nuire, au contraire. Ils font place nette à une nouvelle face de votre identité. Oui, l’amour c’est se découvrir, mieux: se redécouvrir. Et c’est inquiétant le changement. Vous êtes mal à l’aise, perdus, engagé dans une recherche vaine de certitude, d’une vérité constante et tangible.

Oui, l’amour est bien trop dangereux pour moi. Mais comment y échapper? Comment réussir à s’éclipser face à une emprise aussi prégnante? Une vie sans amour est-elle réellement digne de s’appeler ainsi? Que reste-t-il de la vie sans l’amour?

Une poignée de regrets, sûrement.